mardi 11 février 2020

Pourquoi la gauche aime-t-elle l’écologie ?

La défense de l’environnement est un combat ancien, peut-être aussi vieux que sa continuelle dégradation provoqué par l’homme dès l’origine ? Homo sapiens par sa soif insatiable de nouveau territoire et de nouvelles ressources n’a cessé d’avoir un impact délétère sur les espèces animales et végétales qui l’entourent. Dans les mille ans qui ont suivi l’arrivée des premiers hommes en Australie tous les marsupiaux géants ont disparus, l’Île de Pâques n’a plus d’arbres car ils ont été tous coupés pour transporter les énormes totems de pierre, les vallées perpendiculaires à l’océan Pacifique d’Amérique du Sud sont devenues infertiles par leur sur exploitation agricole par les hommes de l’antiquité. On pourrait multiplier de la sorte les exemples de dégâts du passé, mais ce qui est vital aujourd’hui pour la survie de la planète c’est la dégradation de l’environnement provoquée par la civilisation industrielle depuis le milieu du 19ème siècle.

Le développement exponentiel de l’industrie, la généralisation de l’agriculture intensive, la multiplication des moyens de transports, tout cela basé sur l’utilisation de sources d’énergie carbonés a entraîné une augmentation massive de la concentration de gaz carbonique et de sa conséquence : le réchauffement de l’atmosphère. De tous les dommages causés par le mode de développement mondial actuel le changement climatique créé par une élévation de température est de très loin le plus inquiétant. Certes la disparitions de nombreuses espèces ou la présence de substances toxiques dans les aliments est aussi quelque chose que l’on voudrait voir disparaître. Mais le danger le plus immédiat c’est le réchauffement climatique. En ce sens la vieille lutte des écologistes contre le nucléaire mérite d’être oublié car l’énergie nucléaire est dé-carbonée.

Pour réduire les émission de gaz carbonique il faut que nous, particuliers, changions nos habitudes, nos modes de vie. Nos moyens de transports, responsables de 29 % des émissions (mes chiffres sont les données officielles pour la France de 2017), doivent être radicalement différents. La voiture électrique, surtout à pile à combustible semble une bonne solution. Mais que faire de nos incessants vols low-cost ? Nos logements doivent être rapprochés de nos lieux de travail et de loisir et économes en chauffage (16,5 % des émissions), fini l’étalement pavillonnaire, les villes de demain doivent être dense et verticale. L’agriculture et l’industrie, qui produisent respectivement 16,4 % et 31,5 % du CO2, doivent être repenser. Ce n’est pas de petits changements dont il s’agit là mais de développer un nouveau régime de production. La fabrication des marchandises nécessaires devra se faire dans des usines sans déchets et en particulier sans CO2. Les vieilles usines disparaîtront, c’est ce que les économistes appellent la destruction de capital, c’est un phénomène normale de tout développement économique confronté à l’émergence de nouvelles technologies qui rendent obsolètes les anciennes usines. Mais ici il s’agit de tout autre chose, c’est l’urgence climatique qui réclame le remplacement des modes de production et les technologies requises sont balbutiantes ou même le plus souvent n’existent pas. L’effort requis aujourd’hui est par conséquent gigantesque, car non seulement il faut, comme par exemple lors de l’électrification de l’industrie, détruire les vieilles usines et accumuler le capital pour en construire d’autres, mais il faut acquérir la maîtrise des nouvelles technologies qui permettront le développement d’une économie dé-carbonée. C’est donc un plan de recherche et développement (R&D) pour l’ensemble de l’agriculture et l’industrie qui doit être mis en amont de tout projet de lutte contre le réchauffement climatique.

Accumulation massive de capital, plan R&D tout azimut, cela laisse peu de place à la consommation des citoyens. Une action réelle contre la détérioration du climat requiert une volonté politique forte qui va à l’encontre des intérêts immédiats des électeurs car elle réclame des changement de mode de vie vers plus de frugalité mais de plus elle exige une réorientation des investissement vers l’accumulation de capital et le R&D plutôt que vers les besoins insatisfaits de la population tel que la santé et le pouvoir d’achat.

mardi 8 octobre 2019

Pourquoi tout ce nationalisme?

La liste est longue, elle passe sur tous les continents, elle correspond à des histoires, des religions, des cultures si différentes que l'on en vient à douter qu'il y ait même un lien. Qu'y a-t-il de commun entre Bolsonaro et Xi Jinping, entre Orban et Erdogan, entre Trump et Poutine, entre les brexiters et les islamistes? Rien, on a envie de répondre. Et pourtant depuis 10 ans le phénomène enfle, enfle à un rythme tel qu'on ne pas s’empêcher de penser qu'il y a une levure commune qui en train de travailler la pâte humaine en profondeur.

La désindustrialisation occidentale

 Le Nord, avec les délocalisations et l'automation, a perdu beaucoup de ses emplois industriels. Même si l'Europe est moins touchée que l'Amérique et le Japon (et l'Angleterre) dû en partie à l'effet amortisseur de l'Europe de l'Est






l'effet sur le moral des peuples est dévastateur: chômage, désertification des anciennes zones industrielles (on se rappelle le Detroit de Jarmush), sentiment de dépossession. Le moral est atteint plus que le niveau de vie. De fait, comme le montre le graphique ci-dessous, sans le coup de mou de 2008  (bizarrement celui de 2002 avait plus touché les riches que les pauvres)
 
l'évolution depuis le début de la mondialisation (d'ailleurs quand est-ce que ça a commencé: 1979, Deng? 1989, la chute du Mur?) est plutôt favorable pour le portefeuille des Français, plus de 15 % d'augmentation en 10 ans. La baisse du "niveau de vie" des déciles les plus bas, 1 et 3, alors que les 7 et 9 montent et le 95 explose, choque le principe égalitaire de Français et explique en partie la colère qui s'est exprimée avec le Gilets Jaunes et le vote RN.
Aux États-Unis, depuis 15 ans le revenu médian des ménages ne bouge pas alors que le PIB a augmenté de 10 %. Là ce n'est pas simplement un sentiment d'injustice mais un réel appauvrissement des poor whites qui explique peut-être Trump.
Mais pendant ce temps là...

Des pays émergent

La chine d'abord 

qui suit une droite à pente constante de 16 % par an. Mais elle n'est pas seule

Une nouvelle religion: l'écologie

Les glaciers fondent, la banquise recule, la mer monte, les ouragans se multiplient, les canicules deviennent extrèmes. Le climat a radicalement changé. Le développement fulgurant de la production industrielle, l'utilisation universelle des combustibles fossiles comme le charbon et le pétrole ont entrainé la croissance continu de la concentration du O=C=O qui, avec ses deux doubles liaisons absorbe fortement dans l'infra-rouge et induit ainsi une accumulation de chaleur dans l'atmosphère. Le réchauffement climatique est un fait scientifique l'ampleur de la responsabilité de l'humanité (et donc aussi de sa capacité à en modifier le cours) et sujet à débats.

Lorsqu'on a une forte fièvre la première chose à faire c'est de ne pas s'en occuper et d'attendre que ça passe (c'est ce qu'a fait pendant quelques décennies l'humanité avec le réchauffement climatique). Mais si ça persiste il faut bien sûr chercher la cause, chercher d'où vient le mal, faire un diagnostic et c'est là une étape critique car si le diagnostic est erroné, par exemple si l'on décide que l'infection est bactérienne alors qu'elle est virale, les chances de cure sont mises en danger ou tout au mons retardées.

L'histoire du scorbut est éclairante à ce sujet. Les marins depuis la plus haute antiquité savaient se protéger du scorbut en amenant à bord des oignons et surtout des citrons. Au 18ème siècle la marine anglaise, sous la pression des planteurs des Caraïbes remplace le citron jaune riche en vitamine C par le citron vert (lime) qui n'en contient pas. Le scorbut réapparait on en ignore la cause, personne ne fait le lien avec le citron. Puis soudain c'est l'explosion de la microbiologie, Pasteur, Koch et les autres découvrent que des microbes sont à l'origine de nombreuses maladies et du coup pourquoi pas aussi du scorbut. On va utiliser la méthode généraliée pour la protection des maladie infectieux: la chaleur. Scott, capitaine  de l'armée anglaise, va prendre toutes ses précautions pour partir à la conquète du pôle sud, il va faire chauffer longtemps et haute température toute les boites de conserve dont il compte exclusivement se nourrir afin d'éviter la possibilité d'une quelconque contamination microbienne. Le résultat est catastrophique l'expédition de Scott n'a pas de survivant. Admussen, qui lui arriva au pôle et en revint sans perdre un seul homme n'avait pas de citrons non plus, mais il mangeat ses chiens dont la chair contenait de la vitamine C.

La fiévre est avérée, elle monte même, le diagnostic est fait: le responsable c'est le gaz carbonique. C'est sûr c'est lui le coupable, on a décripté le mécanisme redoutable par lequel il est en train de détruire la Terre, c'est "l'effet de serre". Vous savez bien ces petits abris couverts de panneau de verre qu'adore les jardinier anglais pour protéger du froid les plantes l'hiver. Il fait toujours chaud dans une serre car le verre laisse passer (transmet) le proche UV, le visible et le proche infra-rouge, mais par

                              200        600     1000    1400    1800   2200     2600    3000    3400 nm

contre bloque (absorbe) le rayonement au-delà de 2800 nm, donc l'idée est simple, le rayonnement infrarouge se trouve piégé à l'intérieur qui s'échauffe, c'est le fameux effet de serre. Mais en fait une serre cela ne fonctionne pas comme ça. En 1909 un certain Wood a eu l'idée de construire une serre (petite) dont la parois au lieu d'être en verre sont en NaCl un sel qui lui n'est pas opaque aux 


infrarouges avant 10000 nm et ... surprise l'augmentation de température est quasiment la même qu'avec le verre. Conclusion: si la serre chauffe c'est parce que c'est une enceinte close pas à cause de l'adsorbtion de IR par le verre. "Effet de serre", "greenhouse effect" sont des misnomers, des termes trompeurs car ils laissent penser qu'on a saisi le mécanisme physique du réchauffement.

Bien sûr ce qui suit de près "effet de serre" c'est "gaz carbonique", l'autre mot magique de la croisade écologique. Pour que l'analogie marche il faut que quelque chose dans l'atmosphère tienne le rôle du verre, transparent sauf aux infrarouges, ce sont les gaz à effet de serre. C'est vrai que le O=C=O avec 


ses deux doubles liaisons absorbe fortement dans l'infra rouge autour de 4300 nm et 14000 nm. Même si on est loin des 2800 nm du verre ça peut être tentant de dire: le gaz carbonique c'est le verre de notre serre atmosphérique! La notion d'une enceinte continue de CO2 qui enfermerais l'atmosphère, comme le verre d'une serre, empéchant les échanges thermiques par convection est bien sûr absurde. La concentration de gaz carbonique est aujourd'hui de 415 ppm, c'est à dire 0,04 %.

Il faut abandonner la métaphore de la serre, mais le gaz carbonique reste le coupable depuis la nuit des temps il y a eu une corrélation entre la concentration de gaz carbonique dans l'atmosphère et la température terrestre.



Depuis le début de l'ère industrielle la corrélation se maintien de façon significative.


Donc le gaz carbonique reste au centre du réchauffement même si l'on n'a plus "l'effet de serre" pour expliquer le rapport de cause à effet entre les deux. Et là ça devient plus complexe car il s'git de décrire correctement tout une série de phénomènes qui implique l'absorption et l'émission de photons par la matière et au bout du compte le concept thermodynamique de température du fluide complexe qu'est l'atmosphère.

Le spectre d'émission du soleil est assez proche du rayonnement d'un corps noir  à 5777 °K avec un maximum aux environs de 0,5 µm, alors que celui de la Terre correspond à une température de 300 °K 


avec un maximum vers 9 µm. Si l'on superpose ces spectres d'émission avec le spectre d'absorption du CO2, donné plus haut, on voit que la partie du rayonnement solaire entrant qui est absorbé (~ 4,3 µm) est relativement éloignée du maximum, alors que l'émission terrestre est dans la zone des bandes d'absorption du CO2 (surtout celle à 14 µm). Pour résumer, le mécanisme d'action du CO2 serait le suivant: l'atmosphère est largement transparente au rayonnement haute énergie du Soleil qui est ré-émis par la surface terrestre sous forme de photons basse énergie dont une partie est absorbé par le gaz carbonique augmentant ainsi le température de l'atmosphère.

Tout ça est assez convaincant, mais pourrait-il y avoir d'autres coupables? Pour ça il faudrait trouver un composé qui absorbe dans l'infrarouge est dont présence (croissante!) corrèle l'augmentation de température aussi bien pour les époques géologiques que pour les temps modernes. L'eau absorbe beaucoup dans l'infrarouge avec une large bande centrée vers 3 µm et une autre plus fine vers 6 µm, pas très loin du maximum du rayonnement terrestre! Avec une concentration dans l'atmosphère de 0,4 % (dix fois plus que le CO2) l'eau pourrait être aussi tenu pour responsable du réchauffement climatique. Mais est-ce que la quantité d'eau dans l'atmosphère varie au cours de l'histoire? 


Là les données sont moins claires, il n'y a pas de possibilités d'estimer directement la concentration d'eau dans l'atmosphère dans le passé. Si l'on regarde les variations du niveau de la mer de la figure ci-dessus, on retrouve les mêmes pics à 120, 210, 260, 340 et 420 milliers d’années que pour les variations de CO2 et de température montrées plus haut. A première approximation les variations de températures, de CO2 et d'eau coïncident.
L'eau pourtant ne peut être tenue pour responsable du réchauffement pour une simple raison que la teneur en eau de l'atmosphère est une valeur d'équilibre avec la grande masse d'eau océanique et que seule la température peut déplacer: la variation de l'humidité est la conséquence de la variation de température et non sa cause. 
Donc il ne reste que le CO2 comme responsable potentiel sauf que ce que l'on a de solide c'est une corrélation forte entre sa concentration et la température. Mais corrélation ne veut pas dire relation de cause à effet! Se pourrait-il que ce soit la température qui produise l'élévation de gaz carbonique? 


On voit sur la figure ci-dessus que les pics de température précèdent de 600 à 1000 ans les pics de gaz carbonique ce qui voudrait dire que l’augmentation de température est la CAUSE de l'augmentation de CO2 et non l'inverse.
Les cycles de Milankovitch montrent que la quantité de rayonnement reçu par la Terre n'est pas constante ce qui pourrait expliquer la variation de température. Or, 93 % du CO2 terrestre est dissout dans les océans et ce d'autant plus que l'eau est froide, un réchauffement même minime des océans induit une vaporisation massive de CO2 dans l'atmosphère. Généralement ce phénomène est signalé comme une rétroaction positive: plus de CO2 entraine un réchauffement de la Planète et donc des océans qui provoque un accroissement du CO2 atmosphérique et amplifie donc l'augmentation de température. Ici il est utilisé pour inverser le rapport de cause à effet entre CO2 et température. 
Le point faible de l'argument qui place le réchauffement en cause première est mis en évidence par la courbe, donnée plus haut, de variation de température depuis 1880. Quel serait donc le phénomène cosmique capable d'expliquer un tel réchauffement? Même si nous rentrons dans un cycle de Milankovitch cela ne se produit pas à cette vitesse, les effets cosmiques se produisent sur des échelles de temps qui n'ont rien à voir avec les brefs 150 ans de l'ère industrielle. Si un phénomène cosmique inédit est apparu depuis 1880 il reste à découvrir!

mercredi 27 septembre 2017

Rectification

This is an installation that can be visited on the web, either on the local network or on WAN. The visitor, once connected to the installation server, can drive, moving a dial on a circle,
a camera inside a closed space made of four walls. The paintings on the walls represent different aspects of religions worshiped in the world, ancient ones, exotic ones and some more active in today societies, a summary of what obscurantism can cover. In each wall a door has been cut out, it opens only when the camera gets close enough and then a sliding pane moves away and let discover what is beyond the walls of primitive representations of the cosmos.

The camera is carried by a mobile moved by two wheels linked to motors driven by a PCB board including

lundi 11 septembre 2017

Le dieu hélium

Archéologie de la religion

J'ai tué mon père, nous avons tué notre père qui nous tyrannisait. Nous tous les frères, ensemble, un meurtre terrible, j'ai peur, j'ai honte. Il m'avait tout appris, le tir à l'arc, l'art de la chasse, comment allumer un feu, tout. Et nous l'avons tué. Il m'avait tout pris, ma liberté, mes droits, mes désirs, nous étions des objets à son service. Il nous interdisait les femmes, mêmes les vieilles tantes ne devaient pas nous approcher. Pour être sûr que nous n'oublierions pas qu'il était le maître de notre sexe ils nous avait, enfant, amputé de son extrémité. Et nous l'avons tué, telle était notre haine. Je me sens coupable, il était tout pour moi, tout pour nous, pour le clan tout entier. Je l'aimais tant, nous l'aimions tant et nous l'avons dévoré, comme des fauves. J'ai honte de l'ivresse qui m'a envahi lors de ce crime horrible.

Le totem, à l'image de l'animal sacré, qui trône à l'entrée du camp c'est l'âme de notre père. Il nous protège des totems des autres clans et des toutes les menaces qui nous entourent : les animaux qui tentent de dévorer nos enfants ou de la foudre qui peut s'abattre sur des femmes qui ramassent des escargots sous la pluie. Il nous aide dans nos chasses et fait que jamais nos enfants ne vont manquer de nourriture. Tous les retours du printemps nous nous réunissons avec les autres clans du même totems pour échanger nos jeunes puisque désormais, sous la nouvelle loi, nos mères et nos sœurs nous sont interdites. L'animal totémique est tué dans une célébration rituelle, il est mangé au cours d'une orgie qui dure plusieurs jours, puis chaque clan repart avec ses nouveaux membres rejoindre son territoire.

Lors de la dernière chasse nous avons ramené trois buffles qui avaient été légèrement blessés, comme je suis le meilleur chasseur j'ai pu en garder deux. J'ai soigné leur blessures avec des herbes et de la boue. Ils se sont rapidement rétablis. Les femmes et les enfants m'ont beaucoup aidé à les apaiser en leur rendant visite dans leur enclos. Il n'en n'a pas été de même avec le troisième buffle qui faute de soin est mort rapidement. Lorsqu'au cours d'une autre chasse quelques bouquetins ont été capturés tout le monde a pensé, au vu de mon succès avec les buffles, que le mieux serait de me les confier. Quelques unes des femmes étaient particulièrement intéressées par ces animaux qui vivaient maintenant près de nous, avec leurs enfants elles ont commencé à venir m'aider tous les jours à prendre soin d'eux. Ils se sont rapidement reproduit et je me suis trouver à la tête d'un troupeau qui fournissait du lait et de la viande à tout le clan.

Pour nourrir tout ce bétail j'ai eu besoin de fourrage et de graines,  avec mes aides je défrichais, semais, moissonnais les champs alentour. En échange de la nourriture que je leur fournissais des femmes, des enfants mais aussi des hommes acceptaient de cultiver ce qui était devenu mes terres. Au début ma propriété n'était pas formellement reconnu par le conseil de tribu, mais mon système représentait un tel avantage par rapport aux aléas de la chasse et de la cueillette que très vite il fut admis que je pouvais faire ce que je voulais des terres que moi et mes dépendant cultivions. Là ou les dernières réticences traditionnelles furent vaincu c'est lorsque les excédents de graines pour les animaux purent être utilisé pour l'alimentation humaine. Le premier pain cuit dans mon four me donna plus de pouvoir que jamais sur la tribu tout entière.

Tout va bien pour moi, mon bétail augmente régulièrement, de nombreux petits naissent, beaucoup de nouveaux animaux sont capturés à l'aide des pièges que nous avons inventés. Au fur et à mesure de mes moyens j’accrois la taille de mes champs. Tout va bien pour moi, mes biens et mon pouvoir, ainsi que le nombre de gens qui travaillent pour moi, augmentent régulièrement, je suis un homme riche. Le monde n'en reste pas moins menaçant. Les fauves ont, le mois dernier, dévoré une partie de mes buffles, l'autre été il a si peu plu que je n'ai presque rien récolté. Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir fait les sacrifices et les danses réclamés par les dieux. J'ai une autre inquiétude, l’âge venant, quant à la possibilité de transmettre mes terres et mes troupeaux à mes fils. Je sais que le Grand Esprit m'accueillera là-haut et qui j'y serais bien traité puisque j'ai fait du bien à ma tribu et que je comble mes enfants. Mais est-ce que le Conseil va  reconnaître le droit de mes fils ?  Certes les femmes qui vivent dans ma case m’appartiennent de façon exclusive, plus question de les partager avec mes frères. Si elles ne couchent qu'avec moi il est certain que mes enfants et surtout mes fils sont bien ma descendance. Cela doit leur donner des droits incontestables sur mes biens. Mais mes femmes sortent souvent, ne serait-ce que pour aller au champ ou chercher de l'eau, les esprits seuls savent ce qu'elles font avec tous ces jeunes garçons prêts à tout pour satisfaire leurs désirs. Le laxisme de notre tribu est vraiment inacceptable.

Nous avons partagé, mes frères et moi, les biens de notre père qui est mort hier. Comme je suis l’aîné j'ai eu la plus grosse part. Je sens bien que beaucoup nous jalousent, moi et mes frères, nous avons tellement plus que la plupart, plus de champs, plus de bétail, plus d'esclaves et plus de femmes. Malgré le ressentiment que je perçois souvent, j'emporte régulièrement la décision lors des votes au Conseil. La plupart de ses membres me doivent tant qu'en fin de compte ils n'osent pas s'opposer à moi. Et puis ils sont inquiets comme moi de l'agitation du peuple et des esclaves qui acceptent mal toutes les contraintes qui leurs sont imposées, le dur labeur que l'on exige d'eux en échange d'un peu de nourriture et d'une cahute dans laquelle ils ne trouvent que rarement le réconfort d'une femme puisque nous les patriciens monopolisons les meilleures.

Je me dois en tant que prêtre de la Nouvelle Religion de réagir à la suspicion qui m'environne. Il y a chaque jour plus de morts, la maladie n'a pas l'air prête de reculer, elle semble même s'intensifier. Les cérémonies que nous avons organisées au cours desquelles nous avons sacrifier des vaches et des poulets ne paraissent pas avoir apaisé la colère des dieux. Les gens doutent de mon pouvoir, la révolte gronde. Il faut reconnaître que nos chants et danse autour du sang répandu de quelques animaux paraissent bien dérisoire au vue de ces monceaux de cadavres bourdonnant de mouche qui jonchent les cours des cases. Pour calmer la colère des dieux il faudrait leur offrir un cadeau exceptionnel, magnifique, l'un d'entre nous, le plus beau d'entre nous, un beau jeune homme, une jeune vierge, pourquoi pas ?

La cérémonie au sommet de la pyramide était magnifique : les poitrines ouvertes par le poignard d'obsidienne s'offraient aux dieux sous le soleil, les cœurs palpitants jetés dans le brasier sacré crépitaient comme une supplication, un ruisseau de sang coulait jusqu'à la foule massée au pied des marches. Le peuple exulte, il est persuadé que la beauté et la noblesse des victimes offertes en sacrifice vont calmer la colère du dieu qui nous a envoyé cette mort qui tue tant d'entre nous. Même s'ils comprennent l'importance de ces sacrifices beaucoup de chefs de clan rechignent à donner les plus beaux de leurs enfants en sacrifice. Nous devrions sans doute intensifier les guerres avec nos voisins pour accroître le nombre de nobles ennemis capturés et les sacrifier à la place de nos propres enfants.

La décision du dernier Conseil des Anciens est sage, ce sont des animaux que nous offrirons aux dieux et non plus des êtres humains. Le Grand Prêtre en songe a reçu le message d'une divinité que la vie humaine est précieuse et ne doit pas être sacrifiée. L'important c'est que les fidèles se soumettent aux ordres du Ciel, quel qu'il soit. La cohésion de la société dépend de cette discipline imposée à tous, en appliquant docilement les interdits et les obligations les hommes apprennent que ce ne sont pas leurs désirs égoïstes qui doivent guider leur vie mais la volonté divine, ainsi ils deviennent obéissants. En inculquant dès la petite enfance que tel animal ne peut être consommée, que la présence au temple est obligatoire à telle date, que la façon de se laver le corps doit suivre un rituel précis, que tel mot ne doit jamais être prononcé, que telle pratique sexuelle est licite telle autre illicite, on fait des hommes de parfaits sujets du Prince. Diriger une communauté humaine serait bien difficile sans les injonctions de la Religion pour encadrer les âmes capricieuses !



Les religions du Livre

Que signifie cette révolte des pauvres ? Ils réclament le partage des richesses. Pourtant cet ordre des choses est bien voulu par notre Père du ciel, Il a créé le monde ainsi avec une élite qui commande et une masse qui obéit, la vie sur terre est une épreuve qui sera suivi pour l'élu d'une éternelle félicité. Il faudrait que nos prêtres insistent avec plus de vigueur auprès de tous ces rebelles sur les dangers qu'ils encourent en refusant de se soumettre au plus profond de leur cœur à la loi de Dieu. Pourtant c'est si simple à comprendre, Dieu est sévère et exigeant, comme l'était notre père terrestre, nous imposant des obligations et des interdits, souvent si pénibles à accepter, pour mettre à l'épreuve notre foi. Nous devons prouver une fidélité sans faille pour mériter son amour et sa protection afin qu'Il fasse en sorte que tout ce qui nous arrive soit pour notre plus grand bien ; même lorsque le pire malheur nous frappe il faut comprendre que Dieu sait mieux que nous que cela est bon pour nous.

Je suis las de cette guerre qui n'en finit pas. Nous avons rassemblé les tribus des montagnes sous l'étendard de la Nouvelle Foi pour chasser les imposteurs qui règnent dans la Grande Ville. Ils ne respectent plus rien, ni les rites, ni les croyances de nos ancêtres, ils ne savent que se vautrer dans le luxe de leurs palais. Mais je suis las car je vois bien que mes compagnons faiblissent dans leur ardeur à combattre pour la pureté de notre religion, au fur et à mesure que nous progressons dans nos conquêtes et que nous accroissons nos possessions leur détermination faiblit. Certaines des tribus qui nous avaient rejoint au départ de notre Saint Combat sont reparties dans la montagne et le bruit court de leur colère contre notre amollissement, ils voudraient reprendre le combat pour la Nouvelle Foi mais contre nous maintenant. Je suis las de ces guerres. Y aura-t-il toujours des hommes qui se prétendent plus purs pour se lever et faire la guerre à ceux qui veulent simplement profiter de la vie ?

Certains dans l’Église nous reprochent notre violence, parce que nous sommes une religion d'amour il faudrait que nous tolérions les discours impies ! mais nous sommes un ordre de moines- soldats, nous sommes là pour combattre pour la vérité. Cette femme qui, sous prétexte d'enseigner la science, prétendait en face de dizaines d'étudiants que la Terre est une sphère, comment tolérer que sur le sol de notre Empire soient proférées de telles choses, en contradiction flagrante des vérités écrites dans le Livre Sacré. Comment une simple femme peut-elle oser s'opposer à ce que nous appris Dieu lui-même en inspirant nos Pères ? En brûlant cette école qui n'était qu'un ramassis d’idolâtres, nous avons défendu le vrai Savoir qui est celui que chacun peut trouver dans l'enseignement de l’Église contre la prétendue science païenne propagée par de prétendus philosophes incroyants.

La science contre la religion

Je suis sûr que mon résultat n'est pas dû à une erreur, j'ai recalibré le télescope, les vibrations ont été réduites au minimum, j'avais déjà fait la même mesure l'an dernier dans un autre observatoire à l'autre bout du pays : γ Draconis n’apparaît pas sous le même angle l'hiver et l'été, la différence est de 20,5 secondes d'arc. Nous, les astronomes, cherchions cette preuve depuis longtemps, depuis deux siècles à vrai dire. Depuis que nous savions que la terre tournait autour du soleil nous étions convaincu que, comme lorsque nous courons la pluie qui frappe notre visage nous semble tomber de façon inclinée, la lumière d'une étoile parvient dans le télescope sous un angle différent lorsque la terre s'en rapproche ou s'en éloigne. Pour nous la tâche était sans risque il nous fallait trouver le nombre que la théorie héliocentrique réclamait, mais pour ceux qui avaient eu l'intelligence et le courage d'édifier la théorie ce fut une autre histoire, beaucoup furent chassés de leur université ou du poste qu'ils occupaient auprès d'un prince, certains durent se cacher, d'autres furent emprisonnés, d'autres enfin finirent sur l'échafaud parce qu'il mettaient en cause la vieille croyance qui affirmait que la terre est placée au centre de l'univers par la volonté de Dieu. Maintenant grâce à notre découverte le monde entier sait que la terre tourne autour du soleil à la vitesse de 100000 km/heure.

Depuis des années que j'étudie les restes d'animaux disparus il y a longtemps j'ai de plus en plus de mal à admettre que le récit de la création du monde par Dieu tel qu'il est décrit dans le Grand Livre soit autre chose qu'un mythe. Un mythe créée par les hommes qui l'ont écrit, c'était leur vision cosmologique de bédouins du désert analphabètes, cela ne peut plus être la notre, nous qui avons montré si souvent au cours des derniers siècles que nous pouvions par notre intelligence rationnelle non seulement comprendre l'univers mais aussi le maîtriser, toute cette technologie admirable autour de nous le prouve. Mais mettre en doute ce qui est écrit dans le Livre, c'est mettre en doute l'existence même d'un créateur ! La religion tout entière s'écroule et avec elle la civilisation, car le pacte qui permet aux hommes de vivre ensemble, le pacte moral qui les empêche de s’entre tuer est fondé sur la religion. C'est parce qu'ils se croient enfants d'un même Père céleste, prêt à les punir au moindre manquement, que les hommes supportent leurs voisins, qu'ils n'opposent que peu de résistance au contraintes, pourtant insupportables, que leur imposent la société. C'est parce que pour eux c'est la loi divine que les pauvres acceptent, la plupart du temps sans se révolter, leur sort misérable. Ils espèrent que justice leur sera faite dans l'autre monde. Certes l'attachement au Prince, symbole de la réalisation de tout ce qui manque dans leur vie, et une police bien payé complètent le contrôle des esprits. Je ne peux pas partager publiquement les doutes provoqués par mes découvertes scientifiques, je ne peux pas prendre le risque d'affaiblir les fondations de notre civilisation, déjà si fragilisée par la tentation de chacun de refuser la répression qu'elle impose sur ses instincts, et en même temps tellement précieuse car que serions nous sans elle si ce n'est des animaux, des fauves. Laissons le peuple croire au mythe de nos pères, pour qu'il continue à se plier à la rude loi de la vie en société.

Mes collègues chimistes à travers le monde ont montré que la matière est composée d'éléments qui se combinent entre eux pour donner les choses qui nous entourent : l'air, l'eau, les roches, la terre et beaucoup d'autres molécules plus ou moins complexes. Mais même pour eux cela va être difficile d'admettre la réalité de ma dernière synthèse, le carbonyl diamide, non pas parce que cette molécule est faites d'un atome de carbone, de quatre d'hydrogène, de deux d'azote et d'un d'oxygène, mais parce que c'est de l'urée une substance naturelle, produit par l'organisme dans l'urine, c'est un produit issu du vivant, de la vie ! J'ai franchi une barrière que tout le monde croyait étanche, les atomes du monde minéral sont les même que ceux du monde organique, y compris, sans doute ceux de mon propre corps, de mon propre cerveau. Si l'homme n'est que matière qu'en est-il de l'âme, qu'est-ce que la vie ? Ce doigt de Dieu de la chapelle Sixtine qui touche celui d'Adam pour lui insuffler ce supplément d'intelligence qui fait des hommes les seigneurs de la création, qu'est-il ? Un mécanisme de transformation chimique infiniment lent et complexe et c'est tout !

La naissance de l'athéisme

Je le vois bien autour de moi, les gens ne croit plus à toutes ces légendes qu'on leur a inculquées depuis leur plus jeune age dans ces écoles religieuses. Ils voient bien que si les voitures roulent, les antibiotique les guérissent et leurs téléphones fonctionnent c'est  grâce l'intelligence humaine qui a su développer une science fondée sur la rationalité et non sur des livres sacrés qui racontent des mythes venus du fond des siècles. Même le peuple le moins éduqué sait que le monde n'a pas été créé en sept jour et que la première femme ne provient d'une côte du premier homme. Du coup comme la base est ébranlée c'est tout l'édifice moral de la société qui est fissuré, pourquoi me soumettrais-je à toutes ces contraintes si difficiles à accepter alors que je les croyaient venu d'un ordre divin et qu'aujourd'hui je sais qu'il n'en est rien puisqu'il n'y a pas de dieu. La religion a joué un rôle historique essentiel dans la construction de la civilisation puisqu'elle a permis d'imposer à l'individu une répression sévère de ses pulsions. Pour obtenir le comportement moral et altruiste réclamé par une communauté humaine harmonieuse, la société a joué sur les peurs les plus profondes de l'homme, celles qui viennent de l'enfance, la peur de la punition d'un père tout puissant et qui peut frapper pour l’éternité.  La vengeance divine devait être terrifiant pour contrer la puissance des désirs égoïstes, certes les écarts ont toujours été nombreux et brutalement châtiés par le pouvoir politique, mais dans l'ensemble les hommes se sont soumis à la loi et la civilisation a survécu même au travers des périodes les plus terribles de l'histoire. L'enseignement des lois et des mythes religieux s'accompagnent d'un apprentissage de rites exigeants, parfois douloureux et de la soumission à une grand nombre d'interdits et d'obligations alimentaires ou sexuels. La docilité à la loi divine impose de faire fléchir « l'homme à la nuque raide » par une pratique quotidienne d'obéissance à des injonctions désagréables et le plus souvent absurdes. Mater le corps et l'esprit fait partie de tout projet religieux. L'éducation des enfants doit être complètement transformer si nous voulons préserver notre civilisation. Il n'est plus possible de la construire autour de croyances inacceptables pour l'esprit de l'homme moderne. Les principes moraux doivent trouver leurs justifications dans le fonctionnement harmonieux et rationnel de tout groupe humain et ils doivent être enseignés dès le plus jeune age en tant que tel et non plus comme un ordre divin.

Mon fils m'a annoncé ce matin qu'il ne ferait pas circoncire son dernier né, il ne croit plus à « toutes ces balivernes » m'a-t-il dit, il ne croit pas qu'il y ait un Dieu. J'ai essayé de le raisonner, de lui faire comprendre que le doute faisait partie de la foi, de lui montrer que la crise qu'il traversait avec sa femme le déprimait et lui faisait perdre ses références les plus essentielles. Mais il n'a rien voulu entendre. Il m'a même reproché de persister moi-même dans des croyances aussi « primitives » et si « évidemment en contradiction » avec ce que la science nous apprend. Je lui ai même avancé des arguments pratiques : comment fera-t-il pour inculquer à son fils les respect des règles morales si nécessaire au bon fonctionnement de la société s'il ne les fonde pas sur une loi divine ?  Il prétend y parvenir en utilisant uniquement des arguments rationnel, les enfants, dit-il, peuvent comprendre très bien sans faire appel à des mythes absurdes que la civilisation est bonne pour le développement de chacun même si elle réprime beaucoup de nos pulsions et qu'elle nécessite un minimum de lois morales pour encadrer nos comportements. Mais l'homme n'est pas seulement un être de raison, il ressent des émotions très fortes face au mystère de la vie et du monde, comment vas-tu faire, lui dis-je, face au sentiment de solitude que tu ne manqueras pas de ressentir lors de nos grandes fêtes sans la communauté des croyants autour de toi, tu n'auras plus la chaleur de la fraternité des fidèles qui chantent en cœur dans le Temple. Et la mort, as-tu pensé à la mort ? Peux-tu vivre avec l'idée qu'il n'y a plus rien après ta mort ? Peux-tu accepter que nous nous reverrons plus jamais une fois que je serais mort ? ni ta mère que tu aimes tant, ni ton fils, ni ta femme, tu ne reverras plus jamais aucunes de ces personnes qui te sont si chères. Crois-tu que notre société serait ce qu'elle est aujourd'hui s'il n'y avait pas la religion pour lui servir de fondement, de soutien ? Il fallait que la force nécessaire pour sortir les hommes de l'animalité, pour mater leurs insatiables désirs et calmer leurs terreurs, provienne d'au-dessus d'eux, seul un Dieu pouvait transformer la horde primitive en société humaine. Il ne nie pas que la religion ait joué une part essentielle dans l'histoire de la construction de la civilisation, il dit que ce rôle touche à sa fin, que le décalage entre le récit mythique du Livre Sacré et ce que notre intelligence rationnelle nous a fait découvrir sur le cosmos est trop grand pour qu'il puisse encore servir de justification à nos lois, au contraire, dit-il, il les affaiblit : les hommes doutant du mythe se mettent à ne plus respecter les principes moraux qui en sont déduits.

La fin de la civilisation

Je reviens d'une marche de femmes qui réclament le droit de vote. Comment une société qui se prétend démocratique peut-elle exclure de la sorte la moitié de ses membres sous prétexte qu''elles n'ont pas exactement la même conformation morphologique que celle du groupe dominant ? Le maintien des femmes sous la domination des hommes me révolte, je sais que c'est vieux comme le monde, que toujours le mâle a commandé, dominé, exploité la femelle. Que lui part à la chasse, va faire la guerre pendant qu'elle garde le foyer, soigne les enfants, mais cela appartient au passé. Nous sommes aujourd'hui dans une société moderne, sortie soi-disant de l’obscurantisme, où l'égalité entre les citoyens est inscrit sur le fronton de toutes les écoles de la République. Le droit de vote dont nous sommes privées n'est que la face visible de notre exclusion de la vie sociale, de notre peu de pouvoir sur les choses et sur notre propre destinée. Ce sont nos pères qui décident avec qui nous devons nous marier, ce sont nos maris qui gèrent notre argent et l'avenir de nos enfants, nous sommes de fait des mineurs sociaux, des citoyens de seconde zone.
Ma mère déteste quand je parle comme ça. Elle a eu treize grossesses et élevé huit enfants, elle considère que sa vie a été sinon heureuse (c'est sûr avec mon coureur de père comment aurait-elle pu l'être?) du moins remplie de la satisfaction du devoir accompli. Elle a assumé du mieux qu'elle a pu la tâche que la société et la la religion lui a attribuée. Je peux témoigner qu'elle a effectivement tout fait pour me transmettre les principes moraux qui doivent guider la vie d'une femme. Aussi longtemps que je peux me rappeler elle m'a toujours imposé, ainsi qu'à mes sœurs (mes frères ont eu plus de liberté), une discipline très stricte sur mon comportement, mes tenues, le moindre de mes désirs. Bien évidemment tout ce qui avait de près ou de loin un caractère érotique était le plus scrupuleusement contrôlé, le maquillage devait être minimal (juste de quoi ne pas avoir l'air malade), le jeu devait resté calme, sans excitation, les contacts avec les garçons le plus rare possible et lorsque avec l'âge la nécessité de me trouver un conjoint se précisant les bals et les flirts se faisaient sous le surveillance sévère d'adultes de la famille. Contrairement à mes attentes le jours où sous le regard bienveillant de mes parents et de toute la société j'ai pu enfin satisfaire les pulsions les profondes qui me taraudaient depuis l'adolescence la satisfaction n'était pas au rendez-vous . Non ma nuit de noce n'a pas été une apothéose orgastique. Le frustration permanente de la sexualité n'est pas une bonne école pour les futurs amants. La fréquentation des prostituées n'en a pas été une non plus. L'art des caresses ne s'improvise pas, il demande une liberté du corps que ni mon éducation, ni celle de mon mari nous avait apprise. Mais qu'importe pour la société les individus ne sont pas sur cette terre pour se faire plaisir, qu'ils accomplissent leurs devoirs et se taisent.
Mes amies féministes et moi nous rejetons bien sûr ce vieux modèle patriarcal, nous voulons l'égalité des droits entre les hommes et les femmes. Non seulement les mêmes droits de citoyens, mais le même accès à toutes les activités économiques et sociales, et surtout le droit pour les femmes de choisir le moment et le nombre de leurs grossesses. Cela nécessite une action déterminée des pouvoirs publics pour faciliter le développement et l'accès à un contrôle efficace des naissances. Nous réclamons aussi la mise en place d'un réseau de garderies et de crèches permettant à toutes les femmes qui le désirent de pouvoir avoir une activité professionnelle.

S'il n'y a plus de Dieu pourquoi est-ce que je refrénerais mes désirs, s'il n'y a plus de Dieu ce ne sont plus des péchés. L'individu est roi, ce que je désire est ce que je dois faire, mon devoir est de parfaire mon épanouissement sensoriel, émotif, affectif, érotique de façon à maximiser l'intensité de  mon vécu. S'il n'y a plus de Dieu tout ce qui était interdit, réprimé auparavant : l’épanouissement des désirs égoïstes, est non seulement licite, mais doit être recherché. S'il n'y a plus de Dieu, l'homme avec toutes les pulsions qui l'habite devient dieu ! Mais que devient alors la civilisation ? Elle qui s'est bâtie sur la répression des instincts comment peut-elle survivre dans l'atomisation des pulsions de chacun ? L'homme a inventé Dieu juste pour ça, parce qu'il avait besoin pour rendre solidaire et cohérent la horde des individus de lois strictes qui forcent au comportement altruiste. Tout ce qu'il y a autour de nous de beau et de bon en est le résultat, l'art, la science, la technologie, mais aussi ces institutions, cette démocratie qui loin d'être harmonieuses nous permettent de vivre ensemble. Parfois je me prends à rêver d'un état de nature d'où serait absent toutes ces règles qui nous contraignent, toutes ces constructions humaines qui défigurent le paysage, toute cette technologie qui tue les plantes et les animaux, toutes ces armes qui ne servent qu'à massacrer des innocents, mais on fond de moi je ne sais qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura jamais d'âge d'or et que la civilisation qui a été bâtie par les milliers de générations qui m'ont précédé doit-être défendue et renforcée en corrigeant autant qu'on peut ses multiples imperfections. Il doit y avoir moyen de trouver au fond de chacun de nous, sans aucune référence à un ordre divin, l'intelligence et la force de discipliner nos passions instinctives afin de rendre possible la vie en commun. Je perçois que le règne du chacun pour soi n'est pas une nécessité dans une société qui valorise l’épanouissement des individus, le surmoi religieux peut sûrement être remplacé par une exigence morale bâtie rationnellement : la répression des pulsions acceptée par chacun comme un moyen de créer les conditions du développement, en chacun, des plus exaltantes capacités humaines.
Cette recherche d'une exigence individuelle je la ressens intimement, ce n'est pas parce que la loi divine a disparu et que la morale est devenue très laxiste que je peux faire n'importe quoi. Je ne vais pas devenir obèse sous prétexte que j'ai le droit de manger autant que je vaux, je ne vais même pas laisser mon corps s'avachir sous prétexte que mon métier ne réclame aucun effort physique. Je ne vais pas coucher avec tous les gens qui m'attirent simplement parce que la société me donne le droit de le faire. Non, je veux des règles pour le respect des autres et pour le mien. Je suis le plus souvent fidèle à mon mari, j'essaie de ne pas faire de mal autour de moi, même quand je peux, quand cela ne me coûte pas trop, j'essaie de faire du bien, d'aider les autres, ceux que j'aime, mais aussi ceux qui sont loin et qui sont de le dénouement, tout ça sans l'idée de dieu, sans l'attente d'une récompense « plus tard », presque naturellement par une sorte d'hygiène morale, si j'ose dire. Je m'occupe de mon corps, de ma forme, je cours plusieurs fois par semaine, je pratique régulièrement une de ces gymnastique exotique qui est censée de faire du bien à mon stress, je fais attention à a quantité de sucre que j'ingère et aussi veille à maintenir la quantité recommandé d'oméga-3 dans mon alimentation. Bien sûr j'essaie aussi de faire respecter ces règles à mes enfants et les conseille à mes amis. De même, sans être angoissée plus qu'il ne faut sur l'avenir de la planète, je trie mes ordures, entretiens un compost au fond du jardin et tâche de limiter au maximum mon empreinte sur l'environnement. Puis-je pour autant dire que j'ai le souci

Une nouvelle religion ?

S'il y a un dieu pour moi c'est le cerveau de l'homme. Pas le cerveau individuel de chacun même des plus grand génies, mais cette mise en commun des pensées depuis que le langage existe pour constituer la Culture. Certainement sur les milliards de milliards d'hommes qui se sont succédés, depuis les premiers temps où ils ont commencé à communiquer pour mieux coordonner leur chasse, seule  une toute petite minorité a réellement contribué à la construction du Savoir. Mais de génération en génération ces élus qui par chance ou par leur courage ont pu s'abstraire des contraintes de la vie courante pour se consacrer au travail de la pensée, ont bâti une sorte de cerveau collectif qui a permis de jour en jour de mieux comprendre le monde et la vie. Pour moi si dieu existe, c'est ce cerveau collectif, cette noosphère. La force irrépressible de l'intelligence collective qui amènera sans cesse l'humanité vers une compréhension toujours plus profonde du cosmos et par conséquent vers un toujours plus grand pouvoir technologique sur les choses. Ce progrès incessant ne résoudra jamais tous les problèmes des hommes, ni surtout ne supprimera leurs angoisses face à l'infini du temps et de l'espace et d’inéluctabilité de la mort, mais il fera avancer l'humanité de problèmes en problèmes, de solutions en solutions, sinon vers un mieux-être, du moins vers une conscience sans cesse accrue. Je ne crois pas qu'il y ait un paradis au bout du chemin, ni de parousie à la fin de l'Histoire, mais je suis convaincu qu'il y a une marche en avant hésitante, un progrès chaotique vers un plus, plus de savoir, plus de conscience, plus d'être. Il y aura des retour en arrière, des erreurs, des regrets du passé mais au bout du compte c'est l'intelligence qui gagnera et fera avancer l’humanité.

La puissance de ce cerveau collectif est on ne peut mieux illustré que par la mécanique quantique et ses relations avec les mathématiques. Je pense que la rencontre de Hilbert et Dirac dans la noosphère devrait être enseigné à tous les enfants : en 1909, Hilbert pour mieux comprendre les équations différentielles et intégrales introduit le concept d'espace euclidien de dimensions infinis, c'est à dire qu'il généralise ce que nous savions déjà depuis les Grecs sur l'espace à trois dimensions à un espace qui a une infinité de dimensions. Très bien peut-être pour décrire des équations algébriques compliquées mais cela apparaît purement formel, un exercice de l'esprit comme les mathématiciens savent si bien faire. Hilbert fait bien les choses, il munit son nouvel espace, l'espace de « Hilbert » de toutes une série de propriétés qui permettent d'en combiner plusieurs éléments. Vingt ans plus tard la mécanique quantique a déjà expliqué plusieurs phénomènes physiques jusque là incompréhensibles et découvert de nouvelles propriétés de la matière, à l'aide d'idées contraires à l'intuition comme la caractère non-continu des l'énergie, la dualité onde-particule ou le principe d'incertitude, mais elle n'a pas encore un véritable formalisme, que sont ces objets au comportement bizarre qui décrivent les états de la matière ? Dirac trouve la solution : ce sont des vecteurs d'un espace de Hilbert. Ces objets purement virtuels, êtres mathématiques idéals, permettent de décrire le comportement des particules, des atomes, de la matière qui m'entoure. Il est tellement difficile de croire qu'un cerveau, développé pendant des millions d'années sous les contraintes de survie d'un cueilleur-chasseur, puisse générer des notions abstraites adéquates pour décrire le monde objectif que Einstein lui-même doutait que la mécanique quantique ne soit autre chose qu'un procédé pratique pour expliquer ce que l'on ne comprenait pas encore, il y voyait une sorte de métaphore de mathématicien. Si bien qu'il tira de la théorie un cas limite pour montrer sa contradiction interne. Hilbert avait établi qu'une combinaison de deux vecteurs est aussi un vecteur du même espace, cela signifie donc qu'une combinaison de deux états quantiques est aussi un état quantique. Einstein propose de prendre deux photons « intriqués », que l'on sait exister soit dans un état +, soit dans un état moins -, émis de telle sorte que leur somme est nécessairement 0, si l'un est + l'autre est obligatoirement -. L'indétermination quantique impose que la valeur, + ou -, du premier photon ne sera déterminé que lors de la mesure, mais alors lorsque celle-ci sera effectuée cela imposera la valeur complémentaire au second photon, même si entre temps il a voyagé à l'autre bout de l'univers. Et cela se fera instantanément et sans qu'aucune sorte de communication ne soit établie entre les deux particules. Pour Einstein ceci était inadmissible, rien ne peut se propager instantanément et de toute façon aucune onde n'est présente ici entre les deux les deux photons. La seule explication pour lui était que la théorie quantique devait être « incomplète », il y avait des variables cachées dont il n'était tenu compte. Un peu comme si j'ai dans ma commode une paire de chaussettes rouge et une autre bleue et en faisant ma valise sans regarder je prends deux chaussettes, lorsque j'arrive à l’hôtel à l'autre bout de la planète et que j'ouvre ma valise et découvre que j'ai une chaussette rouge et une chaussette bleue je sais instantanément que dans ma commode il reste une aussi une paire rouge-bleue. La variable cachée c'est la couleur de la chaussette. Dans les années 1980 les progrès de la technologie ont été tel qu'ils ont permis de réaliser l'expérience proposée en 1930 pour démontrer le caractère imparfait des fondements de la mécanique quantique, on a su préparer des photons intriqués et mesurer leur état individuel alors qu'ils ont voyagé à plusieurs kilomètres l'un de l'autre et la réponse est que la mécanique quantique contre toute intuition a raison : c'est au moment où est mesuré le premier photon qu'est établi l'état du second. Pour Einstein cette réponse aurait été une mauvaise nouvelle car la seule conclusion a en tiré est que la matière n'est pas toujours locale, les deux photons même éloignés sont en fait une même entité.

Je me souviens de Albert Fert qui sort de chez lui juste après l'annonce en 2007 de son prix Nobel et qui tombe sur un attroupement de journalistes devant sa porte auquel s'est agglutiné un groupe de lycéens intrigués par toutes ces caméras. Lorsqu'ils l’aperçoivent les jeunes interpellent le physicien en lui demandant la raison de cet intérêt médiatique : « Qui êtes-vous une vedette de cinéma, pourtant votre tête ne nous dit rien ? ». Non pas du tout répond-il j'ai juste découvert la magnétorésistance géante la GMR et on m'a donné le Prix Nobel pour ça. Les lycéens sont déçus et s’éloignent, Albert Fert les interpelle : « Savez-vous ce qu'est la magnétorésistance géante ? ».Bien sûr silence. Pourtant vous devriez savoir car c'est très important dans vos vies puisque c'est grâce à ça que vos ipod et autres gadgets peuvent stocker autant de musique. En effet depuis les années 2000 la GMR a révolutionné la technologie de lecture des disques durs et ouvert la voie vers leur miniaturisation et implémentation dans l’électronique nomade. Chaque fois que je démarre ma voiture ou que je répond au téléphone je devrais avoir un moment de célébration où je rendrais grâce à la succession d'intelligences qui a abouti à cette merveille de création humaine qu'est cet objet technologique que je m’apprête à utiliser. Je propose que lors de toute utilisation d'une application scientifique, un peu comme le bénédicité d'antan, nous remercions tous ces inconnus qui ont eu le génie et le courage de créer le savoir qui l'a permise. A chaque fois que j'allume une lampe dans une pièce je m'arrête quelques secondes et je pense à tous ces physiciens qui ont découvert les lois de l'électricité à l'effort incessant d'Edisson pour trouver le bon filament. Chaque fois que j'écoute la radio je devrais me rappeler d'Hertz qui découvrant la réalité des ondes électromagnétiques prédites par les équations de Maxwell déclare à un journaliste que son expérience est cruciale pour les physiciens (son patron Helmholtz voulait qu'il démontre que justement ces ondes n'existaient pas!) mais n'a certainement aucun intérêt pratique. Chaque fois que je prend un antibiotique je voudrais rendre grâce à Pasteur qui a dû lutter pour convaincre que les microbes n'étaient pas une « génération spontanée » de la matière vivante et à toute la lignée de savants qui ont permis par la connaissance qu'ils ont acquise du vivant la découverte de ce médicament. Ma vie devrait-être un hymne continu à la gloire de l'intelligence collective des hommes qui m'offre toutes ces richesses, tous ces bienfaits qui m'entourent !

lundi 13 août 2012

Semiosis


Life is sign and semiosis is the process through which signs are constructed. In the primeval mud separation had to occur, some distance between different units had to be establish, a membrane was created to differentiate an inside from an outside. And thus communication could begin between ins and outs, sign could be exchanged: life could begin. In order to have meaning a molecule crossing a membrane has to be part of two processes: one inside as a sequence of the organism metabolism, the other one outside as a sequence of the cosmic phenomena. The message sent by an emitter to make sense has to be understood by a receiver. To be a sign, that is, to carry meaning an object has to be a significant for both a signified in the emitter and a signified in the receiver. Communication improves when both signifieds become more tightly linked, the difference of meaning the object carries for the partners in sign exchange is reduce through the process of learning. A succession of messages sent by the emitter followed by a response from the receiver, becoming then an emitter, to acknowledge what was for him the signified associated with the significant received and thus, by successive approximations a sense emerges from the chaos of undecipherable objects.
A light in the dark makes sense for a system equipped with photo resistors AND if this system has an internal protocol relating the sensor signal triggered by the light to a behavioral pattern. The object “light” to become a sign has to be a significant for a signified of the system receiving it. If the meaning is without ambiguity and redundancy the sign is then a signal. The behavior it imposes to the receiver is unequivocal, its meaning is unique.
Two hexagonal mobiles interact with one another. Perhaps are they mates? Or a prey-predator couple? The light emitted by the first one (“Red”) is a signal for the other one (“Black”), it is an appeal, a request for coming closer. Black should respond to this signal by an attitude, a movement, a gesture, in fact another sign which should be understood by Red as an acknowledgement of his appeal.  When Red (or Black) receives a signal from Black (or Red) he interprets it through its referents as a call, that is, the signal received is processed through the Black’s (or Red’s) world representation network (Weltanschauung) and more specifically the representation of his relation with others. This process of integration of signs implies a change in the inner structure which is conveyed by a move, an attitude or just a thought.
All this exchange of meanings is expressed at an inner level, the level of the souls, where puppets, objects, figures, react to the events taking place on the upper plane. Two screens displayed Red’s and Black’s fancies, the senses of the signs received are first elucidated in plain language on the video monitors and then they are metaphorically translated into a film uttering their feelings.

mardi 22 février 2011

Codes - 3

The fixed Arduino board is connected to a PC and sends serially the time-of-flight values of the ultrasonic pulses. A Processing code uses these tof values to display on a screen the trajectory of rectangles which is a bijection of the red box movements inside the white circle. There is a main PDE that calculates from the two TOFs avta and avtb the mobile coordinates xo and yo using simple geometry. The two US receivers being placed respectively at the (0,0) and (0, L) corners. The more critical part of the computation is the Moving Average Filter or MAF which allows to get mean values using always the "nu" (in our case: 20), more recent data.

           import fullscreen.*;
FullScreen fs;
import krister.Ess.*;
   AudioStream myStream;
SineWave myWave1;
TriangleWave myWave2;
PinkNoise myWave3;

FadeOut myFadeOut;
FadeIn myFadeIn;
Reverb myReverb;

int oldFrequency=0;
boolean doFadeIn=false;
AudioChannel myChannel;
AudioFile myFile=new AudioFile();
                   PImage a; 
                   float r, x, y, xo, yo, xp, yp;
                   int taille = 10;
    // importing the processing serial class
  import processing.serial.*;
  int num = 100;
  int nu = 20;
  int nus = 10;
  float mx[] = new float[num];
  float my[] = new float[num];
// variables for serial connection, portname and baudrate have to be set
  Serial port; 
  int value = 0;
// buffer and value variable for each value and boolean to switch between values
  String bufA="", bufB="", bufC="", bufD=""; 
  boolean buf, buff; // boolean switch to distinguish values
  int value1, value2, value3, value4, n; 
// variables for drawing function
 
// lets user control DisplayItems properties, value output and drawing attributes
float c = 0.34;
  float L = 1280;
  float x1, x2,avta,avtb, avstop, stop, stopp, d1, d2, x1p, x2p;;
  import processing.video.*;

Movie myMovie;

void setup(){
   // start up Ess
  Ess.start(this);
  myChannel=new AudioChannel("son_folle1.wav");
  // create a new AudioStream
  myStream=new AudioStream();
  myStream.smoothPan=true;

  // our waves
  myWave1=new SineWave(0,.33);
  myWave2=new TriangleWave(0,.66);
  myWave3=new PinkNoise(.50);

  // our effects
  myFadeOut=new FadeOut();
  myFadeIn=new FadeIn();
  myReverb=new Reverb();

  // start
  myStream.start();

  frameRate(30);
 // establish serial port connection     
  port = new Serial(this, Serial.list()[1], 9600);
  smooth();
  noStroke();
 size(800, 800);
  noCursor();
   background(255);
   a = loadImage("tableau1 rond1.bmp");
   myMovie = new Movie(this, "folle_entier.mov");
  myMovie.loop();
   // Create the fullscreen object
  fs = new FullScreen(this);
 
  // enter fullscreen mode
  fs.enter();
}
void movieEvent(Movie myMovie) {
  myMovie.read();
}

void draw(){
  while(port.available() > 0){
        value = port.read();
        serialEvent(value);
   }
   if(value2 < 0)
   {
    background(0);
  image(myMovie, 0,0,width,height);
  myChannel.play(Ess.FOREVER);
       myChannel.volume(1.);
   }
   else if(value2 > 0)
   {
     background(255);
     myChannel.stop();
  // adjust the pan
  myStream.pan((2*x-width)/width);

    fill(0);
   ellipse(width/2+5, width/2, width-90, width-40);
// listen to serial port and trigger serial event    
 
     if(value1 < 17000 && value1 > 8000){
  avta = value1;
  }
    if(value3 < 17000 && value3 > 8000){
  avtb = value3;
    }
    d1 = c * (avta-9550);
    d2 = c * (avtb-9550);
    x1 = (d1 + nu * x1p) / (nu + 1);
    x2 = (d2 + nu * x2p) / (nu + 1);
    x1p = x1;
    x2p = x2;
  xo = (sq(x1) - sq(x2) + sq(L))/(2*L);
  yo = sqrt(abs(sq(x1) - sq(xo)));
          x = map(xo, 0, 1170, 50, width);
          y = map(yo, 0, 1050, 50, height);
            n++;
         // draw the curve
  stroke(255);
    strokeWeight(10);
  // draw waveform
  int interp=(int)(((millis()-myStream.bufferStartTime)/(float)myStream.duration)*myStream.size);

  for (int i=0;i<width;i++) {
    float left=y;
    float right=y;

    if (i+interp+1<myStream.buffer2.length) {
      left-=myStream.buffer2[i+interp]*150.0;
      right-=myStream.buffer2[i+1+interp]*150.0;
    }

    line(i,left,i+1,right);
  }
 if(n > (num )){
    for(int i=1; i<num; i++) {
    mx[i-1] = mx[i];
    my[i-1] = my[i];
  }
          r = sqrt(sq(x - width/2) + sq(y - width/2));
         println(r);
      if(r < width/2)
      {
  // Add the new values to the end of the array
      mx[num-1] = x;
      my[num-1] = y;
      }else{
        mx[num-1] = mx[num-2];
        my[num-1] = my[num-2];
      }
  fill(255);
  for(int i=0; i<num; i++) {
    rect(mx[i]-i, my[i]-i, i, i);
  }
  blend(a,0,0,800,800,0,0,800,800,DARKEST);
            }  
                          println(n);
   }
    println("value2: "+ value2+" - value4: "+ value4);
println("value1: "+ value1+" - value3: "+ value3);
    println("x1: "+ int(x1)+" - x2: "+ int(x2)+" - x: "+ int(x)+" - y: "+ int(y));
   println("xo: "+ int(xo)+" - yo: "+ int(yo));
   
}
 

A serial subroutine added as a tab to the main PDE monitor the serial communication between Arduino and Processing:

void serialEvent(int serial){
  if(serial!=10) {     
      if (serial=='A') buf = true;
      if (serial=='B') buf = false;
      if (serial=='C') buff = true;
      if (serial=='D') buff = false;
     
     
      if (buf == true){ if (serial!='A') bufA += char(serial);
                }else if (buf == false) {
                if (serial!='B') bufB += char(serial);
                }
      if (buff == true){ if (serial!='C') bufC += char(serial);
                }else if (buff == false) {
                if (serial!='D') bufD += char(serial);
                }
     
     
      } else {
                if (buf){  value1 = int(bufA); bufA="";
                } else {   value2 = int(bufB); bufB="";
                }
                if (buff){  value3 = int(bufC); bufC="";
                } else {   value4 = int(bufD); bufD="";
                }              
      }     
}


The "value2" linked to 'B' is indicative of the state of motion of the automata, if it is moving the value of "value2" is the +1 corresponding to the value of "frontiere" of the previous code. Depending on "value2" value either a movie is playing on the screen or transparent squares discover a picture hidden behind a black circle while the synthesizer sound is both played and represented by its amplitude waveform.
There is another tab for the sound subroutine:

void audioStreamWrite(AudioStream theStream) {
        if(value2 < 0)
   { 
      myStream.start();
  myStream.fadeTo(0,500);
   }
   else if(value2 > 0)
   {
      myStream.start();
     myStream.fadeTo(1,500);
   }
   int frequency=int(y) / 3;
  myWave1.generate(myStream);
  myWave2.generate(myStream,Ess.ADD);
     
  // adjust our phases
  myWave1.phase+=myStream.size;
  myWave1.phase%=myStream.sampleRate;
  myWave2.phase=myWave1.phase;

  if (doFadeIn) {
    myFadeIn.filter(myStream);
    doFadeIn=false;
  }
  if (frequency!=oldFrequency) {
    // we have a new frequency   
    myWave1.frequency=frequency;

    // non integer frequencies can cause timing issues with our simple timing code
    myWave2.frequency=(int)(frequency*2.33);

    myWave1.phase=myWave2.phase=0;
    // out with the old
    // fade out the old sound to create a
    myFadeOut.filter(myStream);
    doFadeIn=true; 
    oldFrequency=frequency;
  }

  // reverb
  myReverb.filter(myStream,.5);
                          xp = x;
                          yp = y;
}

// we are done, clean up Ess

public void stop() {
  Ess.stop();
  super.stop();
}