La défense de
l’environnement est un combat ancien, peut-être aussi vieux que sa
continuelle dégradation provoqué par l’homme dès l’origine ?
Homo sapiens par sa soif insatiable de nouveau territoire et de
nouvelles ressources n’a cessé d’avoir un impact délétère sur
les espèces animales et végétales qui l’entourent. Dans les
mille ans qui ont suivi l’arrivée des premiers hommes en Australie
tous les marsupiaux géants ont disparus, l’Île de Pâques n’a
plus d’arbres car ils ont été tous coupés pour transporter les
énormes totems de pierre, les vallées perpendiculaires à l’océan
Pacifique d’Amérique du Sud sont devenues infertiles par leur sur
exploitation agricole par les hommes de l’antiquité. On pourrait
multiplier de la sorte les exemples de dégâts du passé, mais ce
qui est vital aujourd’hui pour la survie de la planète c’est la
dégradation de l’environnement provoquée par la civilisation
industrielle depuis le milieu du 19ème siècle.
Le développement
exponentiel de l’industrie, la généralisation de l’agriculture
intensive, la multiplication des moyens de transports, tout cela basé
sur l’utilisation de sources d’énergie carbonés a entraîné
une augmentation massive de la concentration de gaz carbonique et de
sa conséquence : le réchauffement de l’atmosphère. De tous
les dommages causés par le mode de développement mondial actuel le
changement climatique créé par une élévation de température est
de très loin le plus inquiétant. Certes la disparitions de
nombreuses espèces ou la présence de substances toxiques dans les
aliments est aussi quelque chose que l’on voudrait voir
disparaître. Mais le danger le plus immédiat c’est le
réchauffement climatique. En ce sens la vieille lutte des
écologistes contre le nucléaire mérite d’être oublié car
l’énergie nucléaire est dé-carbonée.
Pour réduire les
émission de gaz carbonique il faut que nous, particuliers, changions
nos habitudes, nos modes de vie. Nos moyens de transports,
responsables de 29 % des émissions (mes chiffres sont les
données officielles pour la France de 2017), doivent être
radicalement différents. La voiture électrique, surtout à pile à
combustible semble une bonne solution. Mais que faire de nos
incessants vols low-cost ? Nos logements doivent être
rapprochés de nos lieux de travail et de loisir et économes en
chauffage (16,5 % des émissions), fini l’étalement
pavillonnaire, les villes de demain doivent être dense et verticale.
L’agriculture et l’industrie, qui produisent respectivement
16,4 % et 31,5 % du CO2, doivent être repenser. Ce n’est
pas de petits changements dont il s’agit là mais de développer un
nouveau régime de production. La fabrication des marchandises
nécessaires devra se faire dans des usines sans déchets et en
particulier sans CO2. Les vieilles usines disparaîtront, c’est ce
que les économistes appellent la destruction de capital, c’est un
phénomène normale de tout développement économique confronté à
l’émergence de nouvelles technologies qui rendent obsolètes les
anciennes usines. Mais ici il s’agit de tout autre chose, c’est
l’urgence climatique qui réclame le remplacement des modes de
production et les technologies requises sont balbutiantes ou même le
plus souvent n’existent pas. L’effort requis aujourd’hui est
par conséquent gigantesque, car non seulement il faut, comme par
exemple lors de l’électrification de l’industrie, détruire les
vieilles usines et accumuler le capital pour en construire d’autres,
mais il faut acquérir la maîtrise des nouvelles technologies qui
permettront le développement d’une économie dé-carbonée. C’est
donc un plan de recherche et développement (R&D) pour l’ensemble
de l’agriculture et l’industrie qui doit être mis en amont de
tout projet de lutte contre le réchauffement climatique.
Accumulation massive
de capital, plan R&D tout azimut, cela laisse peu de place à la
consommation des citoyens. Une action réelle contre la détérioration
du climat requiert une volonté politique forte qui va à l’encontre
des intérêts immédiats des électeurs car elle réclame des
changement de mode de vie vers plus de frugalité mais de plus elle
exige une réorientation des investissement vers l’accumulation de
capital et le R&D plutôt que vers les besoins insatisfaits de la
population tel que la santé et le pouvoir d’achat.